Tritrichomonas

Le traitement

Le traitement consiste à administrer au chat, par voie orale pendant 14 jours, un médicament portant le nom de ronidazole.

Puisqu'il s'agit d'un médicament qui est rapidement et complètement absorbé par le tractus gastro-intestinal puis éliminé très lentement, certains chats développent des signes de toxicité neurologique : abattement, perte d'appétit, démarche chambranlante et convulsions.

Si de tels symptômes apparaissent, il faut arrêter le traitement immédiatement et communiquer avec un vétérinaire dans les plus brefs délais.

Généralement, ces signes disparaissent avec le prompt arrêt du médicament bien qu’ils peuvent aussi empirer, jusqu'à nécessiter l'hospitalisation du chat, avant de s’améliorer au cours des prochains jours.

Dans le cas où le médicament a dû être arrêté en cours de traitement, il est recommandé de répéter le test parce qu'il se peut que l'animal ait quand même reçu suffisamment de médicament pour tuer le parasite.

En général, la diarrhée s’améliore beaucoup pendant la période de traitement. Cependant, plusieurs semaines peuvent s'écouler avant qu’elle ne disparaisse complètement, à cause de l’inflammation importante au niveau du gros intestin pouvant persister pendant longtemps après que le parasite ait été détruit.

En plus du traitement spécifique contre le parasite, on peut aussi tenter de contrôler la diarrhée à l’aide d’une diète plus facilement digestible et de probiotiques visant à remplacer sa flore intestinale.

Le suivi

Dans le cas où la diarrhée est encore présente plus de 2 semaines après la fin du traitement, il est recommandé de tester de nouveau les selles du chat. Si le résultat est négatif, il faut alors considérer d’autres causes de diarrhée.

Lorsque le traitement semble avoir été inefficace, c’est probablement à cause de l’une ou l’autre des raisons suivantes : si la dose de ronidazole ou la durée de traitement étaient inadéquates, si le chat n’a pas bien pris le médicament ou encore si le chat s’est réinfecté avec le parasite ayant été excrété par un autre chat de la maisonnée, même si ce dernier n'a pas de diarrhée.

C'est d'ailleurs pour cette raison que tous les chats habitant sous le même toit devraient être testés.

Ceux dont le résultat s’avère positif devraient être traités et isolés de ceux qui ne sont pas infectés. Il est intéressant de noter que la diarrhée disparaît généralement spontanément (sans traitement) chez la plupart des chats (88%), mais cela peut prendre jusqu’à deux ans.

Par contre, 55% de ces chats vont rester porteurs du parasite, ce qui veut dire qu’ils restent une source d'infection pour les autres chats.

Qu'est-ce que c'est?

Tritrichomonas fœtus est un parasite microscopique formé d’une seule cellule qui est reconnu, depuis longtemps déjà, pour causer des infections vénériennes chez les bovins.

Cependant, on a découvert, il y a quelques années, que ce parasite colonisait également le gros intestin et la dernière portion du petit intestin des chats, leur causant ainsi une diarrhée.

Les jeunes chats gardés dans des endroits où la population féline est dense, tels que des chatteries ou des refuges, sont le plus souvent affectés.

 

Les signes cliniques

Typiquement, les chats souffrent d'une diarrhée chronique, dont la consistance pâteuse rappelle celle du fumier de vaches, malodorante et contenant parfois du sang frais et du mucus.

Dans les cas sévères, le chat peut laisser échapper, involontairement, des gouttes de selles et avoir l'anus inflammé. Cependant, son état général reste bon, son poids ne diminue pas et il conserve un appétit normal.

À l'opposé, plusieurs chats sont asymptomatiques, c'est-à-dire qu'ils ne démontrent aucun signe de maladie ni même d'infection par le parasite.

Le diagnostic

Il existe trois façons de diagnostiquer l’infection.

La première consiste à visualiser le parasite dans un frottis de selles.

Il s’agit en fait de mélanger une petite goutte de selles fraîches avec une goutte de solution saline physiologique puis d’examiner l'échantillon au microscope pour tenter d'identifier le parasite, qui ressemble beaucoup à un autre parasite, nommé Giardia.

Cependant, tandis que Giardia tourne en rond ou que son mouvement de balancier rappelle une feuille d'arbre tombant par terre, Tritrichomonas, quant à lui, se déplace en avançant.

La deuxième méthode utilisée pour confirmer l'infection consiste à cultiver des selles du chat dans un milieu favorisant la croissance du parasite.

Finalement, la troisième méthode diagnostique fait appel à une technique qui permet d'identifier, dans les selles du chat, la présence d’ADN du parasite.

Lorsque l’un ou l’autre de ces tests s’avère positif alors le diagnostic est confirmé.

Malheureusement, même lorsque les tests s'avèrent négatifs, on ne peut pas être certain qu’il n’y a pas d’infection.

En effet, il existe plusieurs facteurs qui peuvent faire en sorte que le parasite passe inaperçu. Par exemple, si l'échantillon de selles n'est pas frais, s'il est mélangé à de la litière ou s'il a été réfrigéré alors cela peut causer la destruction du parasite.

Également, il est plutôt rare d’obtenir un résultat positif si le test a été fait sur un échantillon de selles sèches ou de consistance normale, ou encore si le chat recevait des antibiotiques au moment où le test a été effectué.

Il est donc souvent nécessaire de répéter un test dont le résultat est négatif lorsque l’on soupçonne fortement la présence du parasite.

De toutes les méthodes diagnostiques disponibles, c’est avec le test d’ADN qu’on a le plus de chance de détecter le parasite, qu’il soit mort ou vivant. Par contre, l’échantillon doit être envoyé à un laboratoire externe et cela nécessite quelques jours avant d’avoir le résultat.

La contamination

L'infection s'acquiert par l'ingestion de selles infectées, probablement accidentellement lors du toilettage.

À ce jour, une transmission vénérienne n’a pas été démontrée chez les chats, contrairement aux bovins.

 

Le cycle du parasite

Vivant dans le colon et le caecum du chat, le parasite adulte se multiplie et produit des cellules, que l'on appelle des trophozoïtes, qui sont excrétées avec les selles de l'animal.

Dans l'environnement, ces trophozoïtes forment des pseudocystes à l’intérieur desquels ils continuent leur reproduction.

Cependant, ils ne survivent pas longtemps en dehors de leur hôte; seulement trois jours tout au plus dans les selles molles ou diarrhéiques.