Syndrome Urologique Félin

Votre chat a-t-il de la difficulté à uriner? S’installe-t-il très souvent pour n’évacuer que de très petites quantités d’urine à la fois? Urine-t-il en dehors de la litière? Se lèche-t-il les organes génitaux de façon excessive? Y a-t-il du sang dans son urine? Si tel est le cas, il est probablement affecté d’un problème au niveau des voies urinaires. Le Syndrome Urologique Félin pourrait être l’une des causes de ce problème. On ne connaît pas la cause de ce syndrome et lorsque l’on examine la vessie au microscope, il y a très peu de lésions visibles. La nouvelle théorie ayant vu le jour à ce sujet suggère qu’une anomalie du système nerveux et endocrinien (impliqué dans la production d’hormone) serait en cause et entraînerait une stimulation excessive de la vessie avec augmentation de la sensation de douleur à ce niveau. On sait que le stress chronique est directement impliqué dans cette stimulation. 

Le diagnostic du Syndrome Urologique Félin en est un d’exclusion, c’est-à-dire que les autres causes de problèmes des voies urinaires inférieures telles que cristaux et/ou pierres urinaires, infection et tumeur de la vessie doivent être éliminées avant de poser ce diagnostic. Cette condition est reconnue pour se résoudre d’elle-même en quelques jours mais elle est associée à des récidives fréquentes.
 
Au fil des ans, plusieurs traitements ont été essayés pour tenter de résoudre le problème mais aucun n’a été prouvé efficace. Ceci n’est pas étonnant compte tenu du fait que la cause réelle n’a pas été élucidée. Les études les plus récentes à ce sujet ont même démontré qu’aucun traitement ne fonctionne mieux qu’un placébo à l’exception d’une augmentation de la consommation d’eau. Ceci ne veut pas dire pour autant que rien ne doit être tenté pour aider le chat pendant une crise. En général, on tentera de soulager sa douleur à l’aide d’analgésiques. On essaiera aussi d’augmenter sa consommation d’eau, par exemple, en lui donnant de la nourriture en conserve ou en lui fournissant de l’eau fraîche en tout temps soit en changeant souvent l’eau dans son bol, en y ajoutant des glaçons ou en utilisant une fontaine d’eau. Finalement, on visera à diminuer son stress de différentes façons : en enrichissant l’environnement des chats d’intérieur (voir la section à ce sujet ailleurs sur notre site), en répandant des phéromones de bien-être autour de lui ainsi qu’en utilisant des médicaments anxiolytiques tels que de l’amitriptyline. En plus de réduire l’anxiété du chat, cette molécule a un certain effet anti-inflammatoire sur la vessie et elle atténue l’effet neuroendocrinien mentionné plus haut. Le fait de diminuer le stress pour l’animal aidera à raccourcir la durée des épisodes. 

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Dre Isabelle Lacombe M.V. 

RÉFÉRENCE : 
Dunn, Marilyn. Conférence donnée à l’Hôpital Vétérinaire de l’Est, Montréal. Printemps, 2011.