Le syndrome vestibulaire du vieux chien

Qu’est ce que c’est ?

Le syndrome vestibulaire du vieux chien est une atteinte très aiguë et non progressive du système vestibulaire périphérique qui est responsable, entre autre, de l’équilibre. Il n’y a donc pas d’atteinte central (cerveau et moelle épinière). 
La cause exacte de ce syndrome est inconnue, mais il est possible que cela soit causé par une circulation anormale du liquide endolymphatique au niveau des canaux semi-circulaires de l’oreille interne ou bien par une inflammation de la portion vestibulaire du nerf crânien VIII (vestibulo-cochléaire).

Cette condition est assez commune, n’est pas due à une cause génétique et atteint les chiens de plus de 8 ans. Il n’y a pas de race ou de sexe prédisposés. Par contre, cette condition semble atteindre plus souvent les chiens de taille moyenne à grande. 

Quels sont les symptômes ?

Le chien atteint du syndrome vestibulaire du vieux chien présente des pertes d’équilibre, de la désorientation, une réticence/difficulté à se lever et à se tenir debout. Il démontre également des mouvements oculaires anormaux, tremblements de la tête et peut avoir des nausées ou des vomissements. Également, le chien peut avoir la tête penchée, du côté de la lésion. Le problème est généralement unilatéral, mais peut parfois être bilatéral. Cela peut donc faire varier les symptômes. L’animal présente un tonus musculaire normal et n’a pas de défaut de proprioception (perception de son corps dans l’espace)

Méthodes diagnostiques

Le diagnostic de ce syndrome se fait principalement par exclusion. Il est important d’éliminer les autres causes possibles. En effet, une otite moyenne ou interne pourrait causer ce genre de symptômes. Par contre, dans ce cas, il est possible que d’autres nerfs crâniens soient atteints, que le tympan soit perforé ou que l’animal présente également une otite externe. 

Sinon, l’utilisation de médicaments ototoxiques ou un trauma pourraient aussi être confondus avec le syndrome vestibulaire du vieux chien. Dans ces cas, l’historique de l’animal et l’examen physique pourront diriger le vétérinaire vers le bon diagnostic. Sinon, une neuropathie hypothyroïdienne pourrait avoir des symptômes semblables également. Par contre, ces derniers ne sont pas aussi aigus et sévères. De plus, les animaux ayant cette condition présentent d’autres signes en lien avec leur condition et peuvent aussi avoir des anomalies du nerf crânien VII. Les chiens ayant le syndrome vestibulaire du vieux chien peuvent avoir une amélioration rapide des symptômes sans traitements, contrairement aux autres causes possibles. 

L’hémato-biochimie (prise de sang générale) ne démontre normalement aucune anomalie hormis parfois une hémoconcentration secondaire à de la déshydratation ou d’autres changements dus à l’âge de l’animal (atteinte rénale ou hépatique, par exemple). Une tomodensitométrie (CT-scan) ou une résonnance magnétique (IRM) peuvent être utiles afin d’éliminer une possible otite moyenne ou interne. La radiographie n’est pas une méthode d’imagerie recommandée dans ce cas précis. Au besoin, un test d’audition peut également être effectué afin d’évaluer la fonction de la portion cochléaire du nerf crânien VIII.

Traitements et pronostic

Les traitements vont dépendre de la sévérité des symptômes. Si ces derniers sont plutôt légers, l’animal pourra rester à la maison sans traitement particulier. Par contre, si l’animal est sévèrement atteint, il devra être hospitalisé quelques jours avec des fluides intraveineux et des traitements de support. Il sera important de garder l’animal sec et au chaud, d’éviter les plaies de décubitus en le tournant régulièrement, de lui faire des massages et des flexions/extensions des articulations principales. Au besoin, un cathéter urinaire peut être mis en place. Si l’animal présente une sévère désorientation, une sédation peut être administrée. Au besoin, l’animal peut bénéficier d’un antiémétique ou d’antibiotique (si une otite moyenne/interne est encore suspectée par exemple). 

Si l’animal est à la maison, un suivi est recommandé tous les 2-3 jours pour suivre son évolution. L’animal hospitalisé pourra retourner dans sa famille lorsqu’il sera ambulatoire et qu’il pourra manger et s’abreuver correctement.
Le pronostic est excellent pour une amélioration rapide (dans les 72 premières heures) et une guérison complète dans les 2-3 semaines. Les récidives sont rares. Par contre, suite à un stress, il peut arriver que l’animal démontre un retour de certains symptômes de façon passagère.