La maladie de Lyme

Comment retirer une tique

Retrait d'une tique

Est-ce que la maladie est contagieuse pour l'humain?

Les êtres humains peuvent attraper la maladie de Lyme s'ils se font mordre par une tique porteuse de la bactérie, mais ils ne peuvent pas attraper la maladie directement d'un chien.

Les signes cliniques

Chez le chien, les signes cliniques ne sont apparents que dans 5 à 10% des cas. Généralement, ils apparaissent entre deux et cinq mois après l’infection et disparaissent au bout d’environ trois jours.

Parmi les signes cliniques possibles, on peut observer :

  • de la boiterie causée par de l’arthrite affectant une ou plusieurs articulations;
  • une augmentation de la taille des ganglions lymphatiques;
  • de l’abattement;
  • de la fièvre;
  • des syndromes plus sévères, mais heureusement moins fréquents, sont aussi possibles. Dans ces cas, ce sont les reins, le cœur et le système nerveux qui peuvent être atteints.

Qu'est-ce que c'est?

La maladie de Lyme est une maladie causée par Borrelia Burgdorferi, une bactérie transmise par la tique à pattes noires, communément appelée « tique du chevreuil ».

La maladie est fréquente sur la Côte Est américaine en raison de la forte présence de tiques.

Au Québec, on dénombre de plus en plus de tiques, particulièrement dans la région de la Montérégie où elles sont désormais endémiques, c'est-à-dire qu'elles sont bien installées dans le territoire.

Bien que la maladie de Lyme elle-même ne soit pas encore aussi fréquente qu'aux États-Unis, elle semble toutefois en émergence parce que de plus en plus de cas humains sont découverts.

Un petit mot sur les chats...

Les chats servent principalement de vecteurs pour les tiques. Ceci veut dire qu'ils peuvent transporter les tiques et servir de source d'infection pour les chiens et les humains de leur entourage, sans être eux-mêmes affectés par la maladie.

La transmission

Lorsqu'une tique habritant la bactérie grimpe sur un chien, ou s'y laisse tomber à partir d'une herbe haute sur laquelle elle se trouvait, elle s'attache à sa peau en y enfouissant sa tête et boit son sang. Au fil des jours, la tique grossit (alors qu'elle n'était pas plus grosse qu'une tête d'épingle au départ) et finit par lâcher prise lorsqu'elle est repue. Éventuellement, la tique trouvera d'autres hôtes à infecter au cours de sa vie, dont la durée peut s'étendre de deux à trois ans.

Lorsque vingt-quatre à quarante-huit heures se sont écoulées suivant l'attachement de la tique, la bactérie pénètre dans l'animal au site de morsure puis entreprend sa migration à travers ses tissus. C'est alors qu'il devient porteur du la bactérie de façon persistante.

Bien que le risque qu’un animal soit infesté de tiques est plus élevé lorsque ce dernier fréquente les endroits où la végétation est dense, il est tout de même possible qu’un animal habitant la ville le soit aussi.

Le diagnostic

Il existe un test sanguin, disponible sur place, qui permet de détecter rapidement, dans le sang du chien, la présence d'anticorps dirigés contre la bactérie, plus précisément contre le ''Lyme peptide C6''. Puisque ce peptide est exprimé seulement lorsqu'il y a présence de la bactérie, ceci permet de distinguer les chiens qui ont été exposés de façon naturelle de ceux qui ont été vaccinés contre la maladie de Lyme.

Étant donné qu’il s’agit d’un test de dépistage très fiable, nous pouvons être assurés que le chien n’a jamais été exposé à l’organisme lorsque le résultat est négatif. 

Cependant, il ne doit pas être effectué avant trois à cinq semaines suivant la morsure par une tique parce que s'il est fait trop tôt alors le niveau d'anticorps sera trop bas pour être détectable.

Un résultat positif, quant à lui, indique que le chien a contracté la bactérie. Il est alors recommandé, d'une part, de vérifier s’il y a présence de protéines dans son urine, ce qui pourrait indiquer que l’organisme a atteint les reins, et, d'autre part, d’envoyer un échantillon de sang de l’animal à un laboratoire externe qui pourra mesurer exactement le nombre d’anticorps sanguins présents.

Ce test supplémentaire a deux objectifs spécifiques : déterminer si l'infection doit être traitée et obtenir une valeur de base du niveau d'anticorps qui, en comparant ce résultat avec celui obtenu à la fin du traitement, permettra d'évaluer la réponse au traitement.

Le traitement

Le traitement de la maladie de Lyme est présentement controversé. En effet, bien qu'il existe un antibiotique contre la bactérie théoriquement efficace, il n'est pas recommandé de l'administrer dans tous les cas. La raison étant que les chiens peuvent continuer à abriter un faible nombre d'organismes, et ce, même s'ils ont été traités. Par conséquent, il n'est pas nécessairement judicieux de traiter les chiens qui ne présentent pas de symptômes.

En revanche, le traitement est indiqué dans certaines circonstances : lorsque l'animal présente des symptomes, lorsque le niveau d'anticorps sanguins est supérieur à 30 umol d'anticorps par litre de sang et lorsqu'il y a une atteinte aux reins. Dans ce dernier cas, non seulement sera-t-il nécessaire d'administrer l'antibiotique pendant une période prolongée mais il faudra aussi prodiguer les soins de support indiqués dans les cas d'insuffisance rénale. De même, certains chiens souffrant d'arthrite ne répondent pas bien aux antibiotiques uniquement et des traitements supplémentaires seront de mise.

Il est recommandé d'évaluer la réponse au traitement en mesurant de nouveau le niveau d'anticorps sanguins six mois après le premier test. On considère généralement que l'animal répond au traitement lorsque le niveau d'anticorps est plus faible qu'au début.

Le pronostic

Le pronostic est bon pour les chiens présentés lorsqu’ils ont seulement de l’arthrite et de la fièvre puisque la plupart répondent bien aux antibiotiques.

Toutefois, le pronostic varie de réservé à pauvre lorsque les reins sont atteints.

La prévention

Un vaccin contre la maladie de Lyme existe mais son utilisation est controversée, d'une part, parce que son efficacité varie d'un chien à l'autre et, d'autre part, parce que la vaccination pourrait causer des dommages rénaux.

Présentement, au Québec, elle n'est recommandée que pour les chiens qui fréquentent les régions dans lesquelles la présence de tiques est endémique, comme en Montérégie par exemple, et lorsque les chiens sont fréquemment infestés d’un grand nombre de tiques à la fois.

Actuellement, le contrôle des tiques est le meilleur moyen de protéger les chiens, et les humains du même coup, contre la maladie de Lyme.

Il existe différentes médications, efficaces et sécuritaires pour les chiens, qui tuent les tiques au contact ou, du moins, avant que celles-ci ne transmettent la bactérie à l'animal. Leur utilisation est généralement recommandée du printemps à l'automne, à chaque année.

Également, il est important de chercher des tiques dans le pelage de son animal après chaque sortie, particulièrement si celui-ci s'est promené dans la forêt ou dans les herbes hautes. Il faut toutefois être très méticuleux, parce qu'au début les tiques ne sont pas plus grosses que des têtes d'épingles, donc très difficiles à voir. Quand elles sont fixées, tout ce qui est visible de l'extérieur est leur corps et leurs pattes, leur tête étant enfouie sous la peau.

Bien entendu, lorsqu'on trouve des tiques, on doit les retirer, mais toujours en portant des gants à cause du risque de se faire mordre par elles. Quand elles sont fixées, il faut éviter de tirer dessus pour éviter de les déchirer et de laisser en place leurs pièces buccales qui pourraient entraîner une réaction inflammatoire locale plus ou moins importante.

Il est préférable d'utiliser un Deticker® pour enlever les tiques attachées. Il s'agit d'un petit appareil en plastique, dont la forme rappelle un pied de biche, que l'on insère entre la tique et la peau. En effectuant une rotation de l'appareil, la tique finit par se détacher d'elle-même, et ce, sans y laisser ses pièces buccales. Après avoir retiré la tique, il faut nettoyer le site où elle se trouvait.

Il est recommandé de faire parvenir les tiques au Laboratoire de Santé Publique du Québec afin de les faire identifier et de déterminer si elles sont porteuses de bactéries responsables de maladies, dont la maladie de Lyme.

Puisque les tiques se tiennent beaucoup dans les herbes hautes, il est préférable de tondre le gazon régulièrement et, pour éviter d'attirer les oiseaux migrateurs souvent infestés de tiques, on devrait éviter les mangeoires à oiseaux.

Finalement, il est fortement recommandé de soumettre son chien au test de dépistage de la maladie de Lyme à chaque année, et ce, même si ce dernier reçoit la médication préventive contre les tiques.

En effet, non seulement le test permettra-t-il de savoir si le chien a contracté la bactérie, mais il permettra également d'évaluer la prévalence de la bactérie dans nos régions et d'ajuster nos recommandations en conséquence.