Papillomavirus

Les papillomavirus sont des virus qui causent des infections au niveau de l’épiderme et de l’épithelium (couche de cellules la plus superficielle de la bouche et du nez entre autres). Ils sont relativement résistants à la destruction physique et chimique donc difficiles à éliminer avec les désinfectants.
Il existe plusieurs souches différentes de ces virus et l’apparence des lésions qu’ils causent dépend du type de virus, de l’immunité de l’hôte et du site anatomique atteint. Par conséquent, on reconnait plusieurs désordres cutanés différents affectant les chats et les chiens.

Plaques Virales Félines : Typiquement, les lésions sont de multiples plaques croûteuses de taille variable parfois hyperpigmentées pouvant être situées n’importe où sur le corps mais on les retrouve surtout sur le tronc. La plupart des chats atteints sont de race domestique d’âge moyen à avancé. L’immunosuppression pourrait prédisposer les chats à cette condition bien qu’elle ait été rapportée chez des individus non-immunosupprimés. On soupçonne que ces lésions soient carcinogènes.

Sarcoïde Félin : Le terme «sarcoïde» désigne des proliférations fibroblastiques (cellules qui produisent des fibres) induites par le papillomavirus. Ces lésions affectent les chats errants des régions rurales dont la moitié des cas rapportés ont été en contact avec du bétail. Il s’agit de nodules fermes uniques ou multiples à croissance lente pouvant atteindre jusqu’à 2 cm de diamètre. Ces masses pouvant être pédonculées et souvent ulcérées se situent le plus souvent sur la tête, le cou, la queue et les doigts.
Carcinome Bowenoïde In Situ (maladie de Bowen) : Cette condition porte le nom de la personne qui l’a rapportée pour la première fois en 1912. Elle se caractérise par des papules et des plaques fortement croûteuses et pigmentées présentant une certaine érosion. Elles se retrouvent n’importe où sur le corps mais surtout sur la face, les épaules et les pattes. Ce sont des lésions discrètes et multicentriques qui affectent surtout les chats de plus de 10 ans. Le test de dépistage des virus de la leucémie et du sida félin est positif dans environ 1 cas rapporté sur 5. 

La transmission entre les chats et les humains est possible. 
Il peut arriver que les lésions envahissent localement les tissus sous-jacents. 
Ceci se produit principalement dans les régions où la peau est pâle et dégarnie de poils comme les paupières, le nez et les pavillons des oreilles.

Traitement

En général, les maladies cutanées causées par les papillomavirus ne requièrent pas de traitement étant donné qu’elles disparaissent habituellement par elles-même. Un traitement sera surtout requis lorsqu’il n’y a pas de régression des lésions, que celles-ci nuisent au fonctionnement de l’animal, que l’apparence cosmétique soit problématique ou encore qu’il y ait un risque de malignité. Les lésions peuvent alors être excisées chirurgicalement ou détruites par la cryothérapie (thérapie par le froid) et la thérapie au laser. 
Il existe également quelques molécules ayant démontré une certaine efficacité dans le traitement des dermatoses causées par les papillomavirus. Il y a d’abord l’azithromycine, un antibiotique qui semblerait avoir une certaine action antivirale. Il est utilisé dans les cas de papillomatose orale et cutanée. Il y a aussi l’imiquimod 5%, un modificateur de réponse immunitaire qui a été rapporté efficace lorsqu’appliqué directement sur les lésions. Finalement, de l’Interféron a été utilisé chez les humains et les chiens. Cette molécule est produite dans l’organisme et son action biologique est de protéger les cellules contre l’infection virale. Chez les chiens, il n’y a par contre aucune étude contrôlée qui a été effectuée pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’une telle thérapie.

RÉFÉRENCE :
Nagata, M. et Rosenkrantz, W.S. Applied Dermatology : Cutaneous Viral Dermatoses in Dogs and Cats. Compendium on Continuing Education for the Practicing Veterinarian, juillet 2013, Vol 35, No 7.